La Roche-sur-Yon | Critique : Mogul Mowgli

Zed s’apprête à partir en tournée mais hallucinations et souvenirs refoulés s’emparent de lui et le poussent à réfléchir à son identité culturelle.

Mogul Mowgli
Royaume-Uni, 2020
De Bassam Tariq

Durée : 1h30

Sortie : –

Note :

HUSTLE & FLOW

Mogul Mowgli est le premier long métrage de fiction de l’Américain Bassam Tariq qui s’est jusqu’ici essentiellement distingué dans le documentaire. Mogul Mowgli a néanmoins un pied dans une forme d’authenticité avec l’emploi de Riz Ahmed, acteur mais aussi rappeur britannique d’origine pakistanaise – Ahmed étant également co-scénariste et producteur du long métrage.

Zed, donc, est rappeur, mais va bientôt être frappé par la maladie. La perte de repères dans Mogul Mowgli passe ingénieusement par la mise en scène. Tariq sait faire naître le trouble ; un sentiment d’inquiétude plane sur les séquences de groupe (sur une scène de concert comme autour d’une table) et parvient à traduire l’isolement progressif du protagoniste affaibli.

Le film évite assez correctement les clichés du film de garçon blessé et trouve le bon ton pour parler de souffrance masculine, de fierté éteinte, d’inexprimable sensibilité, du rapport compliqué aux filles. Inventif, Bassam Tariq parvient régulièrement à incarner cela esthétiquement. Son héros émouvant est en chair et en os, le cinéaste explorant assez finement la complexité du lien entretenu par Zed et son héritage culturel, illustré ici par le surgissement de souvenirs refoulés.

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par Nicolas Bardot

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