Los Angeles, dans les années 80. Star de films pour adultes et aspirante actrice, Maxine Minx décroche enfin le rôle de ses rêves. Mais alors qu’un mystérieux tueur traque les starlettes d’Hollywood, des indices sanglants menacent de dévoiler le sombre passé de Maxine.
MaXXXine
Etats-Unis, 2024
De Ty West
Durée : 1h44
Sortie : 31/07/2024
Note :
JE VEUX LA GLOIRE, C’EST MON DROIT
Lors d’une des premières scène de MaXXXine, la question suivante est posée à l’héroïne éponyme : « Quel acteur ou actrice ayant commencé dans le cinéma d’horreur a réussi à devenir une star malgré tout ? ». Censée clouer le bec à l’ambition artistique du personnage (c’est un échec : Maxine y répond juste et du tac au tac), cette question a tout du clin d’œil méta adressé au public par le réalisateur Ti West, et ce à plusieurs titres. Ainsi, qui se souvient qu’avant de connaître une célébrité internationale, Greta Gerwig jouait un petit rôle dans l’un des tout premiers (et tout meilleurs) films de Ti West : The House of the Devil ? D’ailleurs, est-ce un hasard si les tenues et coiffures du personnage d’Elizabeth, brillante réalisatrice indépendante qui va croiser la route de Maxine, évoquent drôlement la réalisatrice de Barbie ?
Ce n’est sans doute pas davantage un hasard si l’on croise au casting de MaXXXine des acteurs célèbres ayant justement débuté dans le cinéma de genre, tels Kevin Bacon (Vendredi 13) ou Giancarlo Esposito (Maximum Overdrive). Sympathique film d’horreur fun sortant à point nommé pour l’été, MaXXXine vient clore la trilogie entamée par West avec X et Pearl, et la formule presque paradoxale qui a fait leur succès est renouvelée avec un succès similaire : d’un côté une critique amusée et féroce de la machine à stars hollywoodienne qui ne fait que broyer les corps et les rêves, de l’autre le plaisir cinéphile contagieux d’une direction artistique presque fétichiste. A la pellicule à gros grain des années 70 (X) et au Technicolor à la Magicien d’Oz (Pearl) succède ici un appétissant retour aux années 80 de cuir et de néons, et leur irrésistible bande-son sexy mélangeant métal et synthés.
Si les récits des deux premiers volets étaient d’une indéniable simplicité, MaXXXine surprend par une plus grande ambition, quitte à s’égarer dans un scénario pas toujours très bien ficelé. Les personnages sont également nettement plus nombreux cette-fois-ci, mais peu importe puisque les yeux sont cette fois encore rivés uniquement sur une star et une seule : Mia Goth. Si Pearl mettait en avant l’intensité de son jeu de composition, MaXXXine est au contraire un confortable véhicule où éclate son pur charisme. Lui faire jouer une star de l’écran promise à une irrésistible fulgurance a quelque chose de brillamment évident, tout simplement. On repense alors à la question évoquée plus haut, et l’on réalise que sa carrière a suivi un amusant chemin inverse puisqu’elle d’abord été repérée chez Lars Von Trier, Claire Denis ou Lucas Guadagnino avant de devenir l’un des visages-clé du cinéma d’horreur contemporain.
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par Gregory Coutaut