Festival de Cannes | Critique : Machtat

Mahdia, Tunisie. Fatma et ses filles, Najeh et Waffeh, travaillent comme « machtat », musiciennes traditionnelles de mariage. Tandis que l’ainée, divorcée, tente de se remarier pour échapper à l’autorité de ses frères, la plus jeune cherche un moyen de se séparer de son mari violent.

Machtat
Tunisie, 2023
De Sonia Ben Slama

Durée : 1h22

Sortie : –

Note :

MARIAGE TRISTE

Second long métrage de la réalisatrice franco-tunisienne Sonia Ben Slama, Machtat a pour protagonistes des musiciennes traditionnelles spécialisées dans les mariages (les « machtat » du titre). Dès la première séquence du film, on les voit accompagner avec joie et entrain une mariée, parée forcément comme au plus beau jour de sa vie. Un peu plus tard, nous suivons les héroïnes, une mère et ses filles, lorsque le cérémonial s’est achevé. Le film laisse alors place à leur vie quotidienne, aux discussions banales, bien loin de ces moments festifs et exceptionnels.

Le problème de Machtat n’est évidemment pas de raconter des choses simples : c’est plutôt, à nos yeux, son manque d’enjeux et de point de vue. Oui, ces femmes vivent dans une société patriarcale dont elles souffrent, et le contraste à les voir accompagner des noces avec un enthousiasme bruyamment emphatique pourrait être un moteur intéressant. Las, cela reste selon nous une note d’intention plus que des thèmes explorés avec profondeur ou sensibilité par le film.

Machtat donne ainsi souvent la désagréable impression d’avoir une caméra qui capte des choses, filmant des gens qui disent des mots, mais le long métrage peine à raconter quoi que ce soit de consistant sur sa longueur. Présenté en première mondiale au Festival Vision du Réel avant son passage cannois à l’ACID, Machtat nous a semblé malheureusement pauvre, plat et étriqué.

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par Nicolas Bardot

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