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Lassé de son travail dans une boutique de vêtements, Matthew parvient à s’infiltrer dans le cercle intime d’une pop star montante, Oliver, et devient rapidement un membre indispensable de l’entourage.
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Lurker
États-Unis, 2025
De Alex Russell
Durée : 1h40
Sortie : –
Note :
FAN 2
« Tu te vois où, dans 5 ans ? » : la question adressée à Matthew n’a pas de réponse ; le garçon est a un âge où l’on ne sait pas nécessairement ce que l’on va faire de sa vie. Néanmoins, Matthew n’est pas un adolescent, il a un emploi même si c’est un job alimentaire. Lorsqu’une star montante pousse la porte de sa boutique, sa vie bascule. La première singularité de Lurker, premier long métrage de l’Américain Alex Russell qui a auparavant travaillé pour la télévision, est de raconter une telle histoire à partir de personnages masculins. En effet, ce type de récit de fan fragile et starstruck par une popstar est généralement relié à des figures féminines – de même, cette star aux lubies parfois de diva appartient plutôt à des archétypes/stéréotypes féminins.
Ce twist sur le genre permet également d’examiner ce qui reste généralement un angle mort dans la fiction : l’immaturité émotionnelle des relations entre personnages masculins. La relation entre Oliver la star (Archie Madekwe, grand gaillard au visage encore poupin) et Matthew son assistant/collaborateur est adolescente, essentiellement constituée de phrases creuses et de motivational quotes. Les sentiments sont intenses dans Lurker, mais semblent toujours dirigés au mauvais endroit. Ce type de relation demeure relativement inédit et le Canadien Théodore Pellerin est parfait dans le rôle principal : sa beauté ambiguë, la candeur de son regard et de son sourire donnent tout son relief à Matthew.
Le long métrage, à nos yeux, ne tient peut-être pas entièrement la distance. Dans son dernier tiers, Lurker exploite la relation dominant/dominé de manière trop binaire et mécanique, et le film manque des zones grises de ses prémices. Les dialogues deviennent des notes d’intention et le long métrage nous semble moins efficace lorsqu’il est trop littéral. Dans ce long métrage doublement sélectionné à Sundance et à la Berlinale, il y a néanmoins des pistes pertinentes mises en valeur par un efficace savoir-faire narratif.
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par Nicolas Bardot