
Adam, 4 ans, est hospitalisé pour malnutrition à la suite d’une décision de justice. Lucy, l’infirmière en chef, autorise la mère d’Adam à rester auprès de son fils au-delà des heures de visite fixées par le juge. Mais la situation se complique quand celle-ci refuse une nouvelle fois de quitter son fils. Dans l’intérêt de l’enfant, Lucy fera tout pour venir en aide à cette mère en détresse.

L’Interêt d’Adam
Belgique, 2025
De Laura Wandel
Durée : 1h13
Sortie : 01/10/2025
Note :
J’AIME L’INFIRMIÈRE MAMAN
« On s’inquiète beaucoup pour Adam ». Telle est la toute première phrase prononcée dans le film. Petit garçon de quatre ans, Adam est en effet au centre des préoccupations des personnages qui l’entourent, mais il n’est pas à proprement parler au centre du film. Là ou Un monde, le précédent film de la cinéaste belge Laura Wandel, se concentrait sur sa très jeune protagoniste et laissait les adultes quasi hors champ, L’Intérêt d’Adam se focalise sur deux femmes : la mère d’Adam qui semble à peine sortie de l’adolescence, et une infirmière pleine de savoir faire. Chacune s’inquiète pour Adam, qui ne se nourrit pas assez et dont les os sont fragilisés, mais qui sait mieux s’en occuper ? Qui a autorité pour définir ce qui constitue le bien de l’enfant ? L’heure n’est pourtant pas aux questions philosophique : Adam et sa mère risquent gros et personne autour d’eux ne laisse passer une minute sans prendre l’occasion de leur rappeler.
S’il fallait trouver un.e véritable protagoniste à L’Intérêt d’Adam, ce serait Lucy l’infirmière dévouée, consciencieuse et humaine qui se retrouve tant bien que mal à devoir faire le lien entre la machine administrative de l’hôpital et la détresse humaine de ses patients. C’est une position claustrophobe qui la place sans cesse dans l’urgence, mais dans laquelle elle sait naviguer efficacement : sans avoir de solution magique à chaque problème, elle ne se laisse jamais abattre et trouve toujours quelque chose à faire, un mot à dire, une porte de secours à ouvrir en cachette malgré un badge électronique toujours en panne. A vrai dire ce personnage menace parfois d’être un peu lisse à force de ne jamais perdre patience et de toujours être du bon côté. Le personnage de la mère est plus étonnant, à la fois attachant et inquiétant dans sa fragilité et sa possible irresponsabilité. Mais l’une comme l’autre sont portées par deux excellentes interprètes qui font pour beaucoup dans la réussite du film.
Léa Drucker et Anamaria Vartolomei apportent beaucoup de chaleur à ce suspens hospitalier. Dévoilé en ouverture de la Semaine de la critique, L’Intérêt d’Adam démontre une nouvelle fois le savoir-faire du jeune cinéma belge quand il s’agit de tisser l’émotion d’un drame intime et la tension du cinéma social, un an après la sélection de Julie se tait à la Semaine. Ici, la tension s’installe progressivement et n’implose pas dès le début. Si le résultat n’atteint pas toujours les mêmes puissants sommets qu’On vous croit (primé en début d’année à la Berlinale) ou Un monde, il s’avère aussi plus chaleureux et accessible que ce dernier.
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par Gregory Coutaut