Les premières conquêtes féminines d’un jeune homme et la passion qu’il a pour son père. C’est l’histoire d’un jeune provincial, Luc qui monte à Paris pour passer le concours d’entrée à l’école Boulle. Dans la rue, Il y rencontre Djemila avec qui il vit une aventure. De retour chez son père, le jeune homme retrouve sa petite amie Geneviève alors que Djemila nourrit l’espoir de le revoir. Quand Luc est reçu à l’école Boulle, il s’en va pour Paris abandonnant derrière lui sa petite amie et l’enfant qu’elle porte…
Le Sel des larmes
France, 2020
De Philippe Garrel
Durée : 1h40
Sortie : 14/07/2020
Note :
LE MIRACLE DE L’AMOUR
Les ingrédients du Sel des larmes, avec son exploration amoureuse (et en noir & blanc) par un garçon partagé entre trois filles, ressemblent à une maison témoin du cinéma de Philippe Garrel. Pourquoi pas – mais lorsque la partition est à ce point reconnaissable, les fausses notes se remarquent encore plus facilement. On est surpris de voir des noms tels que Jean-Claude Carrière ou Arlette Langmann au scénario de ce long métrage dont l’écriture nous semble… particulièrement légère.
Hormis le fait qu’il traite les femmes comme des torchons interchangeables, Luc est un « personnage Tintin », c’est à dire un protagoniste sans personnalité ni relief particulier. Ça n’est pas un problème pour toutes les femmes folles de lui – les femmes ici sont des fleurs qui n’attendent que d’être cueillies. Betsy, qui accepte de sortir avec Luc sans le connaître et sans même l’avoir vu, constitue un saut de foi olympique en matière d’écriture de personnage (elle tombera évidemment amoureuse de Tintin).
Sans faire rentrer de force le cinéma de Garrel dans la passoire du test Bechdel, Le Sel des larmes paraît plus contradictoire que complexe lorsque le scénario décrit son personnage comme absolument lâche mais que la mise en scène va dans son sens à lui, notamment en objectifiant les femmes. Un plan comme celui où l’une des héroïnes se douche (les femmes se douchent beaucoup, contrairement aux hommes) au rez-de-chaussée, fenêtres grandes ouvertes, ressemble plus à un embarrassant fantasme Cocoricocoboy 80s qu’à une célébration sensuelle. Avoir un protagoniste aussi désagréable constituait un pari intéressant, mais le traitement est tellement lisse qu’il annule toute aspérité. Fluide et porté malgré tout par un certain savoir-faire, Le Sel des larmes se laisse regarder mais on joue régulièrement au jeu des 7 erreurs avec les plus superficielles des sitcoms.
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par Nicolas Bardot