Nélie a échappé à une existence misérable en devenant infirmière auxiliaire sur le front en 1914. Un jour, elle prend l’identité de Rose, une jeune femme qu’elle a vue mourir sous ses yeux, et promise à un meilleur avenir. Nélie se présente à sa place chez une riche veuve, Eléonore, dont elle devient la lectrice. Le mensonge fonctionne au-delà de ses espérances.
La Place d’une autre
France, 2021
De Aurélia Georges
Durée : 1h52
Sortie : 19/01/2022
Note : 
SIGNES EXTÉRIEURS DE RICHESSE
La cinéaste française Aurélia Georges avait jusqu’ici été sélectionnée à deux reprises dans la section Acid de Cannes avec des longs métrages discrets (L’Homme qui marche en 2007, La Fille et le fleuve en 2014). La revoici en compétition à Locarno avec son quatrième long métrage et une ambition visiblement plus grande. Film en costumes situé au début de la première guerre mondiale, La Place d’une autre rassemble un casting enviable : Lyna Khoudri (Papicha, Gagarine), Maud Wyler (Alice et le maire, Perdrix) et Sabine Azema. Une telle combinaison de CV et de telles apparences de film important (on pourrait presque dire des signes extérieurs de richesse) justifient sans doute que le film soit sélectionné directement en compétition d’un grand festival tel Locarno. On doit humblement avouer qu’après avoir vu le film, sa sélection nous semble très généreuse.
La Place d’une autre nous a semblé particulièrement plat et terne, et à plus d’un titre. Dans l’image tout d’abord, qui manque de façon flagrante de relief et d’éclat, ce qui rend les nombreuses scènes de nuit difficilement déchiffrables. L’écriture est à la fois trop explicative et superficielle, les étapes du récit s’enchainant trop rapidement et arbitrairement, et les dialogues convenus ne mettent pas suffisamment les actrices en avant. De toute évidence, La Place d’une autre possède un potentiel romanesque fort. Quelle frustration alors de voir l’ensemble manquer du souffle nécessaire pour faire tourner et respirer une telle machine. Le résultat final est au contraire essoufflé et pesant. C’est comme si le film était prisonnier des cases très formatées d’un produit télévisuel vieillot et scolaire, comme s’il étouffait autant que nous.
| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |
