Black Movie | Critique : Julia y el zorro

Après le décès accidentel de son mari, Julia, restée seule avec sa fille, tente de trouver un nouveau sens à sa vie. L’arrivée d’un vieil ami va lui permettre de tourner la page…

Julia y el zorro
Argentine, 2018
De Inés María Barrionuevo

Durée : 1h45

Sortie : –

Note : 

LE RENARD S’ÉVADE

Julia y el zorro (Julia et le renard) ressemble à un titre de conte. Et le film débute d’ailleurs par une histoire de renard, avec sa morale. L’histoire se déroule près d’un bois, et on y voit des balades sur un beau cheval blanc. Le second long métrage de l’Argentine Inés María Barrionuevo pourrait être un conte, avec toute la force interprétative qu’il peut contenir. Julia y el zorro raconte l’histoire d’un deuil mais dont on parle finalement assez peu au cours du film. Mais pourtant l’absence et son spectre planent sur tout le long métrage.

Celui-ci est visuellement superbe, avec cette image doucement voilée, cette lumière lugubre qui éclaire péniblement la maison, une atmosphère délicieusement fantomatique dans cette région isolée et endormie. L’héroïne, qui a des faux airs de Nina Hoss (spécialiste des rôles de fantôme chez Christian Petzold) semble désormais vivre clandestinement, hors du monde, ou au bord du monde dont on perçoit encore quelques mouvements. « Ma jambe ne ressent plus rien depuis l’accident » dit-elle – comme si elle parlait d’elle-même entièrement.

Lors d’un passage dans une sorte de fête foraine, on croise de très étranges automates creepy. Comme des doubles déformés des protagonistes de Julia y el zorro, aux mouvements lents et mécaniques. Mais Inés María Barrionuevo a le remarquable talent de ne pas figer son film et de ne pas délivrer qu’une seule note. Il y a, dans son long métrage, un humour à froid qui surprend – comme surprend cette bite énorme dessinée à côté d’un coquet portrait de Pompadour accroché au mur. Julia y el zorro est un peu long, mais son silence sait captiver. « La douleur apprécie la compagnie » dit le conte ; on a apprécié celle de ce singulier long métrage.

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par Nicolas Bardot

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