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Holle est une thérapeute qui s’intéresse à d’autres moyens d’aider les malades. Elle est contrainte de trouver un équilibre entre les exigences de sa vie professionnelle et celles de ses parents vieillissants et de son frère aîné atteint de schizophrénie.
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Im Haus meiner Eltern
Allemagne, 2025
De Tim Ellrich
Durée : 1h35
Sortie : –
Note :
J’ÉTAIS A LA MAISON, MAIS…
Le premier mot de Im Haus meiner Eltern (littéralement Dans la maison de mes parents) invite à ressentir. Est-ce un conseil ou un ordre, c’est en tout cas une clef évidente dans le long métrage de l’Allemand Tim Ellrich. Pourtant, on découvre vite que dans Im Haus meiner Eltern, cette clef n’ouvre aucune porte. On vante l’amour familial autour d’une table mais dès le départ, un membre de la famille refuse de serrer la main d’un autre. « C’est touchant les enfants qui s’occupent de leurs parents », commente-t-on affectueusement au sujet de Holle, qui est auprès de sa mère hospitalisée. Mais les choses de tous les jours ne sont pas autant remplies de bons sentiments.
Dans le premier long métrage de fiction de ce cinéaste remarqué il y a quelques années avec le court The Bathtub qui fut primé à Clermont-Ferrand, il n’y a guère de place pour la sentimentalité, mais il n’y en a pas davantage pour le sensationnalisme. Holle s’occupe non seulement de sa mère âgée, mais se retrouve également à gérer son frère schizophrène, qui vit retiré à l’étage de la maison de ses parents. La situation est intenable, la charge l’est tout autant pour une seule personne. Comme l’héroïne de The Fruit, également dévoilé en compétition à Rotterdam, Holle pourrait parfaitement être épaulée par des proches, mais se retrouve isolée. Le film parle de son dévouement, mais aussi de la lâcheté de chacune et chacun – de la sienne aussi. Holle n’est pas une sainte, et ce personnage éminemment humain est interprété avec un talent extraordinaire par Jenny Schily (vue notamment dans L’Étrange petit chat).
Holle est une guérisseuse, mais il n’y a personne qu’elle puisse guérir. Ses gestes ressemblent à un rituel magique mais elle prévient : « Je ne peux pas faire de miracle ». Le monde est dénué de couleurs, épuisé – même si le choix du noir et blanc peut aussi avoir une dimension un peu trop littérale. Ce n’est pas tant dans sa mise en image que dans son écriture que le film se montre radical : derrière son récit linéaire et simple, Im Haus meiner Eltern, par souci d’honnêteté, n’a pas peur d’être inconfortable. Le long métrage examine avec finesse comment le trauma peut redéfinir les dynamiques des rapports familiaux, évoquant ainsi le récent Drowning Dry. In fine, qui sacrifie quoi ? La tentative de réponse est aussi puissante que cinglante.
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par Nicolas Bardot