Critique : Hit the Road

Iran, de nos jours. Une famille est en route vers une destination secrète. A l’arrière de la voiture, le père arbore un plâtre, mais s’est-il vraiment cassé la jambe ? La mère rit de tout mais ne se retient-elle pas de pleurer ?

Hit the Road
Iran, 2021
De Panah Panahi

Durée : 1h33

Sortie : 27/04/2022

Note :

EN ROUTE POUR LES ÉTOILES

Dévoilé à la Quinzaine des Réalisateurs, Hit the Road est le premier long métrage de l’Iranien Panah Panahi – mais on n’entre pas totalement en terre inconnue en découvrant ce film. D’abord parce que, comme son nom le suggère, Panah Panahi est le fils d’une des principales figures du cinéma iranien : Jafar Panahi (à qui il emprunte le directeur de la photographie Amin Jafari, qui a travaillé sur le superbe Trois visages). Ensuite, de manière plus triviale, Hit the Road débute dans le lieu le plus archétypal de la cinématographie nationale : une voiture.

Le road movie composé par Panahi emprunte des routes plutôt inattendues et évite assez rapidement les formules mécaniques. D’abord par la fraicheur surprenante de ce ton de comédie : le film respire, son atmosphère tranquille charme et ses interprètes sont brillants. Ensemble, ils traversent des paysages aux reliefs magnifiques. Ce contraste avec un récit en apparence miniature est l’un des motifs du film, dont les protagonistes semblent minuscules sous un ciel, sous des étoiles ou sur des montagnes immenses.

Quelle route emprunter ? Où conduira-t-elle les personnages ? Le long métrage laisse supposer une fuite tandis que Panahi réserve une large place au non-dit. Le jeune cinéaste en fait un usage plutôt subtil, au contraire de certains de ses compatriotes (tel Asghar Farhadi, le champion intercontinental en matière de non-dit/sur-dit). L’humilité et la générosité chaleureuses de Hit the Road en font un solide crowdpleaser.

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par Nicolas Bardot

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