Festival CPH:Dox 2019 | Critique : Hi, AI

Au Japon, un robot parlant fait la conversation avec une femme âgée et sa famille. Dans le désert californien, un homme solitaire trouve le bonheur avec une interlocutrice nommée Harmony, une femme en plastique qui aime les livres et peut citer Ray Kurzweil. Les robots humanoïdes sont arrivés comme une nouvelle espèce sur notre vieille planète. Hi, AI observe l’accueil de ces nouveaux citoyens.

Hi, AI
Allemagne, 2019
De Isa Willinger

Durée : 1h26

Sortie : –

Note :

ROBOTS APRÈS TOUT

C’est désormais à peu près acquis : dans le futur, les robots vont prendre de plus en plus de place dans nos vies. Dans Hi, AI, l’Allemande Isa Willinger observe les tests, le formidable déploiement scientifique, les conférences d’experts, le sentiment de contrôle… Il reste néanmoins dans son long métrage une large place pour l’incertitude. « It’s ok to be imperfect » dit un robot à un humain. Mais ce dernier peut-il lui répondre la même chose ?

On suit deux types de robots dans Hi, AI : des robots avec une apparence ultra-réaliste, et un autre tout blanc, cousin contemporain de Nono le petit robot. Ces robots sont pensés pour accompagner les humains ; être aux côtés d’une vieille dame japonaise afin qu’elle ne « devienne pas sénile » ou servir de compagne à un gaillard américain dans son camion. On soigne les robots, on les habille, on les emmène voir un film, on les borde. Isa Willinger filme aussi (voire surtout) les moments où l’illusion humaine se fissure malgré la virtuosité technologique. Le robot peine à tendre la main. Et lorsque le robot chante, il manque toutes les notes.

A partir d’un postulat basé sur la certitude scientifique, Willinger accueille le mystère à bras ouverts. Le ton du long métrage est étrangement doux-amer, un mélange d’espoir naïf et de fêlures assez émouvant. Tandis que quelque part au Japon, dans un bar vrombissant de couleurs, les robots ne servent encore que de distrayante attraction.

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par Nicolas Bardot

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