Festival de Bucheon | Critique : Handling the Undead

Stockholm, 2002. Un orage terrasse les vivants et réveille les morts. Tous ceux qui ont disparu depuis deux mois reviennent à la vie. Dans quel état ? Dans quel but ? Pour les familles, l’espoir se mêle à l’horreur.

Handling the Undead
Norvège, 2024
De Thea Hvistendahl 

Durée : 1h39

Sortie : prochainement

Note :

ENTERRÉ VIVANT

Remarqué début 2024 au Festival de Sundance, Handling the Undead (qu’on pourrait grossièrement traduire par gérer les morts-vivants) s’appuie sur une allégorie relativement classique du film de zombie. Les morts reviennent à la vie et n’ont pas pour priorité d’aller croquer celles et ceux qui ne sont pas encore passé.es à trépas ; ce sont des présences hantées, presque autant fantômes que zombies. Récit sur la blessure éternelle du deuil, Handling the Undead n’est généralement pas un film brutal, il a plutôt quelque chose d’éthéré qui, dans un premier temps, se passe de dialogues.

A dire vrai, pas besoin de dialogues lorsque le film utilise l’un des gimmicks les plus épuisés et sursignifiants du cinéma de genre dans sa première partie : le grésillement supposément inquiétant, nous suggérant avec un coup de coude (aussi léger qu’une tape dans le dos) que décidément, quelque chose d’étrange se trame. « Es-tu encore là, quelque part ? », se demandent les endeuillé.es au sujet de leurs disparu.es. Si la Norvégienne Thea Hvistendahl, qui signe ici son premier long métrage de fiction, adapte John Ajvide Lindqvist (qui a inspiré Morse de Tomas Alfredson puis Border d’Ali Abbasi), Handling the Undead nous a plutôt rappelé le très sombre désespoir de The Innocents réalisé par son compatriote Eskil Vogt.

Certes, la métaphore déployée en différents récits et personnages est tout à fait valable, mais Handling the Undead manque à nos yeux de tension, basculant d’un certain minimalisme dramatique à un film tout simplement éteint. Il devient trop lourdement lisible lorsque des retrouvailles se font sur une version intégrale et très littérale de Ne me quitte pas. Plus tard, lors d’une scène de cruauté animale qu’on peut anticiper dès le premier plan, le film semble nous avouer que sa violence arbitraire vient combler un manque d’inspiration scénaristique. S’il a un certain savoir-faire formel, Handling the Undead finit par claudiquer autant que ses tristes zombies.

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par Nicolas Bardot

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