Le quotidien d’une bande d’adolescents dotés de pouvoirs surnaturels.
Esper’s Light
Corée du sud, 2024
De Jung Jae-hoon
Durée : 2h27
Sortie : –
Note :
LES LUMIÈRES DE LA VILLE
Dans un univers parallèle très semblable au nôtre, certains adolescents sont dotés de capacités surnaturelles. Loin d’être accueillis comme des dons, ces pouvoirs en font des parias, abandonnés par leur famille et contraints de vivre en communauté, cachés du reste de la société. Une ville, ou plutôt un camp d’internement, leur est dédié : Esper. Ces derniers temps, d’étranges lumières sont apparues dans Esper, certains adolescents ont même été témoins de l’apparition d’un homme lumineux. S’agit-il un d’un bon présage ?
Si la lecture de ce résumé vous laisse croire que vous savez exactement à quel type de film vous attendre, détrompez-vous. Le cinéaste coréen Jung Jae-Hoon prend tant des contrepieds avec les conventions des récits merveilleux pour jeunes adultes qu’Esper’s Light ne ressemble jamais à un film de super héros de plus. Pendant une bonne partie du film, les scènes sont entièrement silencieuses et seuls des cartons où apparaissent les tweets et messages que s’envoient les personnages entre eux viennent nous expliquer l’intrigue et son contexte. Cette chape de silence apporte à l’ensemble une ambiance étonnante, à la fois radicalement mélancolique et intérieure.
Avec leurs décors recouverts d’une neige grisâtre, toutes les premières scènes pourraient sortir de n’importe quel film social. Esper’s Light vise en effet le plus strict réalisme, mais refuse pourtant de suivre ses normes narratives. Les scènes sont brèves, étanches les unes aux autres et enchainées comme dans une très longue bande annonce de 2h27, au point qu’il faut du temps pour comprendre combien de personnages il y a dans ce récit choral ambitieux et confus. Au point, surtout, que le récit tombe régulièrement dans les limbes de l’incompréhension. Le film progresse heureusement vers un fantastique dont les effets de bric et de broc sortis d’un super sentai possèdent une authentique poésie onirique. Tous ces paris gonflés ne s’avèrent pas payants, mais ce drôle de rêve bancal a au moins pour mérite de ne ressembler à rien d’autre.
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par Gregory Coutaut