Espagne vers 1900. Elisa et Marcela sont amoureuses. À une époque où l’amour lesbien est considéré comme un sacrilège, les deux femmes refusent d’être séparées. Cela les expose à de grands dangers…
Elisa y Marcela
Espagne, 2019
De Isabel Coixet
Durée : 1h53
Sortie : –
Note :
NOUS LES AMOUREUSES
L’histoire derrière Elisa y Marcela est extraordinaire : celle du premier mariage entre personnes du même sexe en Espagne, qui a eu lieu en 1901 – soit 104 ans avant le passage officiel de la loi dans le pays. Ce mariage s’est fait dans des conditions très romanesques puisque Elisa Sánchez Loriga a dû prendre l’identité d’un homme pour pouvoir épouser Marcela Gracia Ibeas. Cela pourrait être une farce, c’est une histoire réelle et qui tendait les bras à une adaptation au cinéma.
Las : le réel est parfois plus grand que la fiction, et Elisa y Marcela ne nous a jamais semblé à la hauteur de son postulat. Il y a quelques pistes intéressantes, comme cette façon de traiter esthétiquement l’histoire comme celle d’un conte alors qu’ici ou là les images d’archives semblent prendre le relai. Le film décrit une société qui se méfie des femmes, qui a peur des femmes qui apprennent ou des femmes qui lisent – bref des femmes qui prendraient des décisions sans leurs hommes. Mais sa candeur vire parfois au kitsch. L’écriture des personnages manque à notre sens de profondeur, leur interprétation est lisse, le ton est assez naïf… Tout cela, associé au rocambolesque de l’histoire, rapproche dangereusement le film d’Isabel Coixet d’un traitement telenovela.
Le film a quelques moments visuels soignés, mais surtout il a bon cœur. Le carton final relie le long métrage un peu compassé à une problématique bien contemporaine. Mais, comme l’illustre sa maladroite idée esthétique pour le générique de fin, les bonnes intentions ne sont pas, ici, exemptes de maladresse.
L’Oursomètre : aucun prix ne nous saute aux yeux concernant Elisa y Marcela. Le prix technique pour la photographie en noir et blanc de Jennifer Cox ?
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par Nicolas Bardot