Gérardmer 2019 | Critique : Dead Ant

Le groupe de glam-metal Sonic Grave est l’auteur d’un seul succès. Alors que ses membres embarquent pour Coachella dans l’espoir de réaliser un come-back, ils sont confrontés à une menace d’un autre monde…

Dead Ant
États-Unis, 2017
De Ron Carlson

Durée : 1h27

Sortie : –

Note : 

QUELQUE PART DANS LE TEMPS

Mais de quelle décennie débarque donc le groupe Sonic Grave, avec ses ses bandanas sur crinières blondes et ses power ballads dignes du Hard Rock Café? Quand on les découvre en route à travers le désert pour rejoindre le festival de Coachella, c’est comme s’ils roulaient non stop depuis les années 80, sans avoir pris le temps de changer leur musique ou leurs tenues de scène. De la même manière, dans l’inépuisable et gigantesque bestiaire monstrueux du cinéma d’horreur, les fourmis géantes appartiennent plutôt à l’histoire ancienne (on pense forcément au classique Des monstres attaquent la ville). Dans les deux cas, il s’agit d’un passé bien-aimé mais bien révolu quand même.

Attention néanmoins : la jeune fille trop sûre de son bon goût, qui vanne le groupe en les traitant de rockeurs pour mamans, sera la première à payer le prix de son cynisme contemporain. Voilà justement la principale clé de la réussite de cette excellente comédie : une absence totale de cynisme. Sur le papier, Dead Ant aurait pu ressembler à un Sharknado, un de ces produits faits à la chaine et qui n’offrent rien d’autre qu’un concept narratif essoré jusqu’à la pénibilité. Le film est au contraire particulièrement généreux et surtout bienveillant.

Boosté par un très bon casting, rempli de phrases-choc en or, et sans aucun temps mort, Dead Ant est tout simplement hilarant de la première (cette scène d’ouverture!) à la dernière minute. Mais cette générosité se trouve aussi ailleurs : ce mélange des époques aurait pu n’être qu’arbitraire, mais ce face à face entre deux créatures du passé refusant de crever crée en sous-texte un relief étonnamment émouvant.

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par Gregory Coutaut

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