La profonde amitié entre trois jeunes gothiques est menacée lorsque Josephine tombe amoureuse et envisage de quitter la province danoise.
Dark Blossom
Danemark, 2021
De Frigge Fri
Durée : 1h20
Sortie : –
Note :
I BLOOM JUST FOR YOU
Dark Blossom pourrait être un documentaire comme un autre sur des adolescent.e.s gothiques. La Danoise Frigge Fri, dans son premier long métrage, suit trois protagonistes aux looks hauts en couleur, même si leurs teintes sont plutôt sombres. Elle filme les discussions sous un poster de Buffy contre les vampires, raconte les soirées au Crazy Daisy, explique comment faire bouillir un animal mort pour en récupérer les os – des os qui peuvent ressembler à un jouet. Dark Blossom, finalement, est un portrait d’adolescence avec juste davantage de maquillage et de coiffures extravagantes.
Mais ces ados restent effectivement des ados. Des gothiques qui pourraient triompher dans un film d’horreur et se font remarquer dans la rue, mais des ados qui n’osent pas interpeller le serveur de la pizzeria quand celui-ci s’est trompé de soda. La caméra attentive de Fri dépeint l’identité et ce moment d’adolescence où l’on a le sentiment que les adultes ont une vision très limitée du monde. En se mettant à la juste hauteur de ses protagonistes, la cinéaste saisit également les transformations, les transitions propres à l’adolescence – et c’est ici qu’un film plus singulier débute.
On a bien sûr l’habitude de voir des fins d’histoires d’amour au cinéma, mais Dark Blossom raconte quelque chose de bien plus rare : la fin d’une amitié. L’un des personnages du film – car on peut vraiment parler de personnage ici – est gothique pur et dur, pour une autre, ça n’est finalement qu’une phase. Les sentiments sont forcément démultipliés à l’adolescence où tout est dramatique. Le film a l’honnêteté d’examiner cette situation avec nuances, sans aucun regard amusé. Il n’y a pas de raison de ne pas prendre au sérieux ce qui est aussi cher au cœur de ces jeunes gens. Dark Blossom décrit l’amertume, la déception. Ce qu’on devient, ce qu’on abandonne. Et ce documentaire d’abord plaisant finit par dessiner un portrait plus profond et émouvant.
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par Nicolas Bardot