OÙ EST LA MAISON DE MES AMIS ?

Coherence : le titre du premier film de l’Américain James Ward Byrkit promet une narration précise et claire comme de l’eau de roche. Il semble ne préparer en rien au vertige littéralement infini qui va suivre, tout comme il donne un indice du jeu de logique que vont entamer les personnages.

Coherence s’ouvre par des séquences présentant un dîner entre amis. Le talent du réalisateur éclate dès les premiers instants : la discussion s’installe, les plans courts s’enchainent avec maîtrise et donnent l’impression de participer à la conversation tandis que la qualité du casting fait que ce sentiment de spontanéité marche. Les scènes sont vivantes, impriment leur rythme : on y est. Dans un environnement parfaitement réaliste, avec une distribution à la fois atypique (ce n’est pas un groupe de jeunes camarades sexy de 22 ans et demi) et banale (un groupe d’amis de plus de 40 balais, qui semblent tous se connaître depuis des années). Ne reste plus qu’à basculer dans l’étrange et l’obscurité.

Une comète passe dans le ciel et la vie se retrouve déréglée. On n’en dira pas plus : ce serait un crime de dévoiler la moindre des surprises du film. Mais on peut en attendant saluer le panache de James Ward Byrkit, sa façon de raconter à la fois rigoureuse et sophistiquée, et la profondeur glaçante des questionnements qu’il pose au sujet de personnages étrangers à eux-mêmes.

On ne cesse de retourner les faces de Rubik’s Cube comme les héros du film. Des films farceurs de ce genre ont déjà été faits, mais très peu d’entre eux ouvrent les unes après les autres les portes d’un mystère plus grand que le précédent. Tout en restant les pieds sur terre, refusant le spectaculaire, un peu comme si le tout-venant de l’indé américain avait fini par être infecté par un virus fou… ou les effets d’une comète. Audacieux et impressionnant, Coherence est une vraie révélation.

>> Coherence est visible en exclusivité sur Outbuster

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