Critique : Chris the Swiss

Croatie, janvier 1992. En plein conflit yougoslave, Chris, jeune journaliste suisse, est retrouvé assassiné dans de mystérieuses circonstances. Il était vêtu de l’uniforme d’une milice étrangère. Anja Kofmel était sa cousine. Petite, elle admirait ce jeune homme ténébreux. Devenue adulte, elle décide d’enquêter pour découvrir ce qui s’est passé et comprendre l’implication réelle de Chris dans un conflit manipulé par des intérêts souvent inavoués.

Chris the Swiss
Suisse, 2018
De Anja Kofmel

Durée : 1h25

Sortie : 03/10/2018

Note : 

AU-DELÀ DU RÉEL

Chris the Swiss est le premier long métrage de la Suissesse Anja Kofmel et il a ceci d’atypique qu’il mêle documentaire et animation. La réalisatrice a été marquée, à dix ans, par la mort de son cousin Chris. Celui-ci, journaliste, a été tué dans des circonstances mystérieuses durant la guerre en ex-Yougoslavie. Kofmel décide d’enquêter, et l’on peut voir des images réelles de la guerre, il y a plus de 25 ans. En alternance, la cinéaste utilise l’animation et tout ce qu’elle permet. Des souvenirs en formes d’images manquantes. Des rêves et des cauchemars. Mais aussi une certaine distance et un recul pris sur l’horreur du conflit.

Le dispositif entre le réel brut et la mise en scène de celui-ci est intéressant et a sa pertinence dans le cadre d’une enquête pleine de secrets. Chris était journaliste – quels risques a t-il pris, qu’est-il devenu ? Kofmel décrit une guerre horrible jusqu’à une sorte de twilight zone peuplée de silhouettes sombres. Le dialogue entre la prise de vue réelle et l’animation perd de son relief en cours de film et est parfois plus laborieux. Mais Chris the Swiss reste à la fois pédagogique et singulier – un mauvais souvenir d’Histoire et la peinture d’un deuil intime.

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par Nicolas Bardot

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