Après sa première rupture, Charlotte pense que sa vie est foutue… Foutue, jusqu’à ce qu’elle trouve un petit boulot dans un magasin de jouets, plein de vendeurs aussi charmants qu’accueillants. On y travaille un peu, on s’y amuse beaucoup. Charlotte se laisse prendre au jeu et enchaîne les histoires sans lendemain. Mais le qu’en-dira-t-on la rattrape. Un garçon qui collectionne les filles, c’est ok. Une fille… Et si on dépassait enfin tout ça ?
Charlotte a 17 ans
Canada, 2018
De Sophie Lorain
Durée : 1h29
Sortie : 12/06/2019
Note :
SEX IS COMEDY
Lorsque Charlotte entre dans un sexshop avec ses copines, c’est avant tout pour jouer avec les accessoires qu’elles y trouvent. Ce ne sont plus vraiment des enfants (elles ont le droit de jouer avec des godes), ce ne sont pas encore des adultes (elles pouffent comme des lycéennes), et la réalisatrice canadienne Sophie Lorain filme ce drôle d’équilibre dans Charlotte a 17 ans.
Lorsque Charlotte se fait larguer, elle a réellement 17 ans : la jeune fille est persuadée qu’elle ne s’en remettra plus, elle chouine comme vous avez tous chouiné, écoute de la musique déprimante et se casse la gueule lamentablement. Il y a dans le film une liberté de ton, un sens de la formule et une spontanéité du cast qui fonctionnent très bien.
Peu à peu se dessine, au-delà du récit d’apprentissage classique, le vrai thème de Charlotte a 17 ans : le sexe, et plus particulièrement le slut-shaming dont sont victimes les jeunes filles qui auraient l’outrecuidance de vouloir enchainer les conquêtes comme le feraient les garçons. Le ton est gentiment irrévérencieux et le film joue sur les contrastes : le noir et blanc suggère que le réel est mis à distance alors que tout semble très crédible, il semble posé comme un voile sur les émotions alors pourtant que les désirs sont rouge vif. Dommage que le film, plus sage, perde en mordant dans sa dernière partie mais le résultat est plutôt attachant.
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par Nicolas Bardot