Festival de La Roche-sur-Yon | Critique : Bravo, Burkina !

Un jeune Burkinabé émigré en Italie découvre par hasard un moyen de voyager dans le temps. Il décide alors de partir à la recherche de tout ce qu’il a perdu.

Bravo, Burkina !
Etats-Unis, 2023
De Walé Oyéjidé

Durée : 1h03

Sortie : –

Note :

PLUS LOIN QUE LA NUIT ET LE JOUR

Bravo, Burkina ! est le premier long métrage de Walé Oyéjidé, cinéaste qui a quitté le Nigeria dans son adolescence pour aller vivre aux Etats-Unis. Bravo, Burkina ! raconte également un déracinement, mais au drame purement réaliste, Oyéjidé privilégie le conte et ses ingrédients magiques. Le voyage d’un tout jeune migrant est filmé ici comme s’il découvrait une porte secrète dans un mur – ou un chemin au fond d’un lac. Par cette idée simple et poétique, Bravo, Burkina ! explore les différents possibles d’un jeune garçon burkinabé, puis d’un adulte, dans le monde actuel.

« Qu’espèrent-ils trouver de l’autre côté ? », se lamente le père. Le départ et la vie nouvelle sont filmés comme une rêverie, sans pour autant occulter les blessures et les sacrifices. La dimension lyrique s’installe assez vite dans le film, par le montage, la musique et les paysages d’abord, par les grands sentiments et l’utilisation de l’architecture ensuite. Le héros est looké comme un prince, sa bien-aimée comme une princesse. Avant d’être cinéaste, Walé Oyéjidé est avant tout designer et le soin apporté à des costumes qui participent à décoller du réel est remarquable.

A nos yeux, l’ombre insistante de Terrence Malick et le recours aux aphorismes limitent le long métrage de temps à autre. Il y a néanmoins ici un séduisant désir de générosité, vis-à-vis des personnages et vis-à-vis du public. Dévoilé en début d’année à Sundance, Bravo Burkina ! est un micro-projet (tourné en équipe réduite, en une dizaine de jours) qui possède un certain charme, et ne semble jamais se priver d’ambition.

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par Nicolas Bardot

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