Festival du Film Coréen | Critique : Between the Seasons

Hae-su s’installe dans une nouvelle ville et ouvre un café pour commencer sa nouvelle vie. Ye-jin, une lycéenne et cliente régulière, commence à travailler au café et tombe peu à peu amoureuse de Hae-su. Ye-jin décide de lui avouer son amour quand elle est certaine de ses sentiments.

Between the Seasons
Corée du Sud, 2018
De Kim Jun-Sik

Durée : 1h38

Sortie : –

Note :

SAISON BLANCHE

Avant Between the Seasons, le Coréen Kim Junsik a été assistant sur le thriller Nameless Gangster, le polar The Berlin File ou le film d’arts martiaux Memories of the Sword. Autant dire que ce premier long métrage, entre drame psychologique et récit d’apprentissage sentimental, est un changement d’univers assez net. Between the Seasons se déroule en bonne partie dans le café que tient la mystérieuse héroïne, Hae-Su. Le décor est doux, l’atmosphère ouatée, la guitare sèche apporte une délicatesse qui flirte avec le cliché… mais il y a vraisemblablement quelque chose de plus violent derrière les apparences.

Hae-Su est croquée de manière assez cinégénique. Les informations à son sujet arrivent au compte-gouttes. Elle apparaît dans cet endroit vide comme par magie, comme un fantôme, et ce traitement fantomatique revient plusieurs fois dans le film. Elle est incarnée avec charisme par Rie Young-Zin, qu’on a pu découvrir il y a vingt ans dans le film fantastique Memento Mori.

Between the Seasons traite de deux marginales. L’héroïne – pour une raison qu’on découvrira – ne semble pas rentrer dans le cadre de la famille traditionnelle. Une autre héroïne, plus jeune, est lesbienne, comme on le devine assez rapidement. Derrière la retenue apparente, il semble qu’on tire un feu d’artifice émotionnel, à l’image de cette scène où les couleurs se reflètent sur les visages. « Ton cœur ne bat pas si vite », dit un personnage qui remet les sentiments en doute. Avec son sens de l’ellipse, Between the Seasons sait suggérer. Le film, qui paraît parfois rester en surface, parvient à capter, de façon douce-amère, les très légers glissements de ses personnages qui sont comparables à des pas de géants.

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par Nicolas Bardot

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