Sundance | Critique : André is an Idiot

André, un homme irrévérencieux, se lance dans un voyage inattendu après avoir appris qu’il était condamné par la maladie. Il est déterminé à maintenir son humour tout en apprenant à mourir heureux.

André is an Idiot
Etats-Unis, 2025
De Tony Benna

Durée : 1h28

Sortie : –

Note :

AVANT LE COMPTE A REBOURS

On aimerait que plus de films, documentaires ou fictions, se payent le culot de traiter leur protagoniste d’idiot. André Ricciardi, le citoyen américain lambda au cœur de ce film, n’est pourtant pas le premier des imbéciles venus. C’est un homme charismatique, drôle, possédant une répartie et des idées farfelues à la pelle, certaines d’entre elles étant prodigieusement débiles, ok. L’anecdote humiliante et hilarante narrée dès la scène d’ouverture, à base d’écharde plantées par accident dans un endroit du corps particulièrement inattendu, ne s’avère pourtant être que « la deuxième pire décision » prise par André dans sa vie. La première? Ne pas s’être rendu à son examen préventif du cancer du colon, car aujourd’hui André découvre qu’il ne lui reste pas longtemps à vivre.

Oui, tel est le sujet d’André is an Idiot. Et oui, il s’agit pourtant bel et bien d’une comédie. Pas déphasé par sa mort annoncée, André décide d’en faire la chronique quotidienne à l’aide des ses proches. Sa femme, ses filles, son frère, ses amis et même son psy se prêtent au jeu, même s’ils ont tous davantage les pieds sur terre qu’André, dont le robinet à connerie ne s’est pas vraiment tari. Sa collection de dessous de Kim Kardashian a juste laissé place à des rêves de cryogénie et de future clonage.

Produit par A24 et dévoilé en compétition au Festival de Sundance, André in an Idiot met toutes les billes dans sa poche pour aller à rebours de son sujet sinistre et injecter beaucoup de vie là où il n’y en a plus beaucoup : rythme, montage, effets de style, grosse musique, extraits de programmes télé et même des marionnettes. Cette compilation de bêtises à la forme cool et un peu lisse menace par moments de jeter un regard pittoresque et condescendant sur la folie de son protagoniste/narrateur, mais retombe sur ses pates à mesure qu’approche l’échéance et que les masques tombent dans un dénouement qui se recentre sur la dignité d’André avec une sobriété inattendue.

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par Gregory Coutaut

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