Berlinale | Critique : Ancestral Visions of the Future

Ancestral Visions of the Future est une allégorie de l’enfance du cinéaste, une ode au cinéma et un hommage à sa mère.

Ancestral Visions of the Future
Lesotho, 2025
De Lemohang Mosese

Durée : 1h30

Sortie : –

Note :

TERRE ET MÈRE

C’était déjà à la Berlinale, en 2019, que le cinéaste lesothan Lomohang Mosese s’était fait repéré avec son premier long métrage Mother I am Suffocating, This is My Last Film about You. La consécration n’avait pas tardé à suivre puis que Mosese était sélectionné à la Mostra de Venise à peine quelques mois après avec L’Indomptable feu du printemps, mais c’est à nouveau à la Berlinale qu’on le retrouve aujourd’hui avec ce troisième long métrage au titre en forme de flamboyant paradoxe : Ancestral Visions of the Future. Ce n’est pas là l’unique source d’émerveillement du film. Comme dans L’indomptable feu…, on retrouve immédiatement ici l’art de Mosese de rendre les couleurs proprement fulgurantes. C’est d’ailleurs sur un monochrome rouge que tout s’ouvre ici, un immense voile écarlate qui vient progressivement recouvrir des paysages verdoyant, évoquant à la fois une œuvre de land art et le symbole d’une histoire sanglante et douloureuse. Rien que par cette image, Ancestral Visions of the Future évoque bien des choses avec lyrisme.

Mosese présente cette nouvelle œuvre comme une double ode. Un poème adressé d’abord à sa mère puis au cinéma. Sur des images de superbes paysages mais aussi de quartiers pauvre ressemblant à des bidonvilles, le cinéaste s’exprime en voix off le long d’un monologue épique riche en métaphores (« le cinéma a donné des yeux et des ailes à mon imagination ») mais au rythme lancinant qui exige une attention certaine. Cette longue verbalisation manque de variété dans sa forme, mais pas d’ambition dans son propos. De visions en visions, Mosese fait du cinéma une terre natale, et fait de l’Afrique à la fois un mirage et la mère de l’humanité toute entière.

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par Gregory Coutaut

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