Critique : 303

Jan est convaincu que par nature, l’être humain est égoïste. Il n’est donc pas surpris que son covoiturage pour l’Espagne le plante sans prévenir. Jule quant à elle croit que l’humain est en réalité empathique et coopératif, et n’hésite pas à le prendre en stop dans son vieux Van 303. Ensemble, ils prennent la route direction l’Atlantique…

303
Allemagne, 2018
De Hans Weingartner

Durée : 1h58

Sortie : 24/07/2019

Note :

LE GRAND CHEMIN

Le réalisateur autrichien Hans Weingartner a été révélé il y a 15 ans en accédant très jeune à la compétition cannoise avec son film The Edukators. Si on l’a un peu perdu de vue depuis de ce côté du Rhin, Weingartner fait son retour dans les salles françaises avec 303. Dévoilé en ouverture du Panorama à la Berlinale, ce film est un road trip existentiel – et comme pour beaucoup de road trips, il est autant question de routes goudronnées à avaler que de parcours émotionnel à traverser.

Le dispositif est simple : deux inconnus se croisent, embarquent, échangent. On parle beaucoup dans 303, film très dialogué mais qui de temps à autres laisse place au non-dit. On bavarde et palabre, sur Darwin, sur l’ADN, sur l’amour fou, sur le monde devenu une arène. Et le camping car est comme un safe space pour les deux héros, qui se demandent comment le plus bizarre, tel le paon, peut survivre parmi les plus forts.

A 27 ans, on est encore jeune, mais on n’est plus qu’à 3 ans de la trentaine. Les protagonistes attachants de 303 ne sont pas plus installés dans la vie que leur maison qui roule. Les acteurs (Mala Emde et Anton Spieker qui jusqu’ici ont surtout fait de la télé) font vivre avec un certain talent leurs personnages. Le film n’évite pas quelques paresses, comme des séquences musicales un peu cheesy. Mais la bienveillance et l’atmosphère estivale ici font mouche.

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par Nicolas Bardot

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