Cannes 2019 | Critique : The Dead Don’t Die

Dans la sereine petite ville de Centerville, quelque chose cloche. La lune est omniprésente dans le ciel, la lumière du jour se manifeste à des horaires imprévisibles et les animaux commencent à avoir des comportements inhabituels. Personne ne sait vraiment pourquoi. Les nouvelles sont effrayantes et les scientifiques sont inquiets. Mais personne ne pouvait prévoir l’évènement le plus étrange et dangereux qui allait s’abattre sur Centerville : THE DEAD DON’T DIE – les morts sortent de leurs tombes et s’attaquent sauvagement aux vivants pour s’en nourrir. La bataille pour la survie commence pour les habitants de la ville.

The Dead Don’t Die
États-Unis, 2019
De Jim Jarmusch

Durée : 1h43

Sortie : 15/05/2019

Note :

MORT D’ENNUI

Il y a six ans, Jim Jarmusch revisitait le film de vampires avec Only Lovers Left Alive. Sa grâce de dandy flirtait avec un certain snobisme, mais la solitude de ses héros nous évitait un regard trop pontifiant sur le reste de l’humanité. The Dead Don’t Die, qui cette fois se frotte au film de zombies, ne prend pas ce genre de gants. Ses zombies débiles sont avant tout à la recherche de câble gratuit et de wi-fi (clin d’œil coup de coude ça dénonce) et globalement, désolé pour ceux qui se trouvent encore très chics à adorer Jim Jarmusch mais l’humour ici est du niveau Laurent Gerra.

Le film décrit une réalité où la planète est tellement déglinguée qu’il ne fait même plus nuit correctement. The Dead Don’t Die n’a pourtant rien de déglingué – c’est une photocopie de photocopie de photocopie du cinéma de Jarmusch. Lessivé et exsangue, The Dead se repose avec une paresse mi-olympique, mi-insultante. Il confond la coolitude et la neurasthénie, et ses acteurs font peine à voir, soit en se caricaturant péniblement (Bill Murray en clown blanc tellement cool, Tilda Swinton en excentrique tellement pas pareille), soit en étant traités avec autant d’égard qu’un sac de linge sale (le rôle confié à Chloë Sevigny est accablant). Politiquement aussi mordant qu’un zombie sans dent, glandeur jusqu’au bout, le long métrage s’achève avec une non-fin sur laquelle est plaquée un commentaire off : « ces zombies ont toujours été des zombies ». Assez gonflé d’avoir tant de mépris quand le propre cinéma de Jarmusch ne ressemble plus qu’à l’ombre de ce qu’il a été.

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par Nicolas Bardot

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