Festival Visions du Réel | Critique : Pianoforte

Pianoforte nous emmène dans les coulisses de l’un des concours les plus prestigieux au monde, le Concours international de piano Frédéric Chopin. En suivant un groupe de jeunes pianistes traversant toute une gamme d’émotions suscitées par la pression des récitals, le film navigue intelligemment entre l’envie d’excellence et les sentiments de frustration qui, inévitablement, en découlent.

Pianoforte
Pologne, 2023
De Jakub Piątek

Durée : 1h29

Sortie : –

Note :

PIANO PIANO

Pianoforte se déroule intégralement pendant le concours international Frederic Chopin, prestigieuse compétition se déroulant à Varsovie et dans laquelle s’affrontent de jeunes pianistes solistes pour décrocher la très convoitée première place et le pactole en jeu. S’ils partagent la même vocation et un même talent, les garçons et les filles qui candidatent viennent d’horizons et de pays différents et ont chacun leur manière de réagir face aux enjeux du concours. Euphoriques, nonchalants, craintifs ou trop sûrs d’eux-mêmes, ils composent le portrait collectif à l’œuvre dans ce documentaire tourné à cent à l’heure.

Le cinéaste polonais Jakub Piątek ne s’attarde pas très longtemps sur la vie extérieure de ces jeunes adultes (parties de foot, vacances en familles, premiers flirts…) et tant mieux, car ces épisodes-là sont somme toute banals. Ce qu’il nous montre avant tout à travers le filtre d’un montage qui va crescendo et d’une caméra se concentrant sur des détails (étirements, cent pas, regards craintifs…), c’est l’intensité de la préparation à ce concours de légende. Il parvient ainsi à faire un portrait très vivant de ces élèves sans chercher à les soumettre à une analyse sociologique superficielle.

« Si je gagne les 40 000 euros, je dépense tout illico en thérapie », plaisante à moitié une candidate stressée. Ce n’est pas un hasard si la première scène du documentaire montre une jeune fille recevant un massage par une coach comme si elle était en plein entrainement sportif, car même s’il possède une forme classique, Pianoforte possède le dynamisme des meilleurs films sur le sport. Jusqu’à un suspens final souligné par un bruit de métronome qui s’accélère, Piątek parvient à nous faire retenir notre souffle et à rendre contagieuse l’excitation de ces quelques jours hors du monde.

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par Gregory Coutaut

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