Festival Biarritz Amérique Latine | Critique : Luminum

Mère et fille, Silvia et Andrea sont également ufologues. Ensemble elles mènent un groupe de recherche d’ovni et montent la garde en pourchassant les lumières qui surgissent mystérieusement au-dessus du fleuve Paraná.

Luminum
Argentine, 2022
De Maximiliano Schonfeld

Durée : 1h02

Sortie : –

Note :

SUR LA TERRE COMME AU CIEL

Juste avant l’aube, deux femmes scrutent le ciel dans leur voiture. Dès lors, on ne sait pas vraiment sur quel pied danser : ces deux dames qui surveillent les ovnis pourraient sortir d’un épisode de Mystères, mais cette image rêveuse aux couleurs dramatiques et séduisantes pourrait également venir d’un clip de M83. C’est l’étrange et stimulant entre-deux dans lequel se situe le nouveau film de l’Argentin Maximiliano Schonfeld (lire notre entretien).

On retrouve, lorsque le film s’approche discrètement de la fiction, la générosité picturale de Jesús López, le précédent et remarquable long métrage du cinéaste. Jesús López, qui sortira cet été en France après un brillant parcours en festivals, est un film où le hors champ joue un rôle important, au sens figuré ou littéral, souligné en particulier par son utilisation du son. Dans Luminum, il est question de l’ultime hors champ : celui du cosmos et de l’invisible dans lequel se nicheraient les extraterrestres. On voit une statue de la créature de Roswell, on blague sur ALF et son goût pour les chats, mais les recherches dans Luminum sont pourtant parfaitement sérieuses.

Quels mystères peuvent bien se cacher dans le profond silence, dans les nuits orageuses et dans le ciel immense ? Schonfeld filme les chercheurs et leurs contemplations, les traces repérées dans les champs ou sur les animaux. On mesure le temps qui passe et l’acharnement des ufologues aux anciennes images de caméscope : les mêmes têtes sont visibles, mais rayées de parasites, quelque part dans les années 90. Le film n’a pas tant pour vocation de parler d’extraterrestres que d’explorer la dimension poétique et rêveuse de celles et ceux qui regardent là-haut – un peu plus que les autres. C’est là l’émouvant portrait d’une communauté, dont les membres sont convaincus de ne pas être seuls dans le ciel mais que Schonfeld montre ensemble sur terre.

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par Nicolas Bardot

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