CLASSE DE NEIGE

Présenté en ouverture du Festival CPH :DOX, Into the Ice est le premier long métrage du Danois Lars Ostenfeld après plusieurs autres documentaires sur la nature réalisés pour la télévision. Aux côtés de trois glaciologues, Ostenfeld s’est rendu au Groenland pour constater sur place la fonte de la calotte polaire et le désastre écologique en cours. Comme son titre l’indique, Ostenfeld ne va pas seulement sur la glace, en surface, mais en elle – le titre original désigne même un voyage à l’intérieur de la glace. C’est effectivement un documentaire en profonde immersion qui va au-delà des chiffres et des statistiques.

L’exploration offerte par Into the Ice est proprement vertigineuse. On contemple et s’embarque dans des crevasses de 180 mètres de profondeur ; les plans aussi majestueux que spectaculaires se succèdent. Ça n’est pas de la 3D mais on se sent bel et bien au bord de quelque chose, comme on ressent puissamment la dimension monumentale des éléments. C’est un documentaire, certes, mais c’est aussi par son ampleur une sorte de film d’aventures.

Cette aventure, on le voit, n’est pas sans risque. On travaille sur la glace avec une radio qui diffuse Chiquitita, mais on peut aussi perdre la vie. Lars Ostenfeld raconte ce qui est là depuis la nuit des temps, et ce qui se désagrège – une catastrophe, mais au ralenti. L’intelligence et la portée pédagogique de Into the Ice évitent au film de se rouler dans le fear porn mais malgré tout, comme on l’entend dans le film, « la nature tente de nous dire quelque chose ». Ostenfeld fait le pari plutôt gratifiant que le public est toujours capable d’écouter des scientifiques.

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