Festival de Locarno | Critique : I giganti

Une rencontre entre vieux amis. Une maison isolée dans une vallée oubliée. Beaucoup de souvenirs, de balles et d’histoires d’amour qui viennent de l’abîme.

I giganti
Italie, 2021
De Bonifacio Angius

Durée : 1h20

Sortie : –

Note :

LE CŒUR DES HOMMES

Un groupe de gaillards se réunit dans une maison isolée. Ensemble, ils parlent de baise et de Walker Texas Ranger, ils sniffent,  ils fument, ils grognent. Dans ce club très masc for masc, les femmes n’ont pas vraiment droit de cité – à vrai dire, on ne sait pas vraiment quelle femme souhaiterait être présente dans un tel enfer. De notre côté, on se demande ce qu’un film aussi épais fait dans la compétition d’un festival comme celui de Locarno, où on a l’habitude de voir des choses plus fines et modernes.

Le long métrage, très vite, ne joue qu’une note et une seule, et se complait pendant 80 minutes dans un folklore viril qui sent, pardonnez-nous, le moisi. La faiblesse de l’écriture est telle qu’on passe à côté de la dimension pathétique du sujet. Figé et sans direction, I giganti fait un très fastidieux surplace et ce petit théâtre-là est à la fois sinistre et irrespirable. Bonifacio Angius met en scène une sorte de cadavre de masculinité qui gigote péniblement, mais qui appartient au passé. On ne saisit guère son point de vue sur la question dans ce film présenté par son auteur comme une « réflexion sur l’immense impasse de l’existence ». L’impasse d’I giganti, à nos yeux, est avant tout sa laideur, et sa jaunasserie marronnasse finit par donner mal au cœur.

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par Nicolas Bardot

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