Festival de Locarno | Critique : Gerda

Lera est étudiante en sociologie dans une université d’une petite ville. Sa mère est une somnambule qui croit aux miracles, et son père vient de quitter la famille pour une autre femme. Lera ne sait pas comment améliorer sa vie. La nuit, un esprit lui rend visite dans ses rêves. Et plus la vie de Lera est difficile, plus elle plonge dans ses rêves…

Gerda
Russie, 2021
De Natalya Kudryashova

Durée : 1h51

Sortie : –

Note :

SANS PLUS ATTENDRE

On a pu remarquer la Russe Natalya Kudryashova en tant qu’actrice dans L’Homme qui a surpris tout le monde, sorti chez nous en 2019. Mais elle est également cinéaste et signe avec Gerda son second long métrage, présenté en compétition à Locarno. Dès le début du film et cette fuite dans les bois, Kudryashova sait intriguer. Le récit capte rapidement l’attention, notamment grâce à son mélange singulier de morosité et de tension surréelle. Il y a indubitablement dans Gerda un savoir-faire formel, un certain sens du bizarre. Mais sur près de deux heures, le film tire trop sur la corde à nos yeux.

Gerda a ceci de particulier qu’il donne toujours l’impression d’être au bord d’une révélation, d’être riche d’un mystère qui glisse sans cesse entre les doigts. Cela pourrait être stimulant, cela s’avère selon nous plutôt frustrant. Il y a dans ce long métrage trop d’attente et pas assez à se mettre sous la dent. Le film s’appuie énormément sur la suggestion, parfois avec succès lors de visions frappantes, mais plus le film avance et moins il est satisfaisant, plus il semble inabouti – au point où l’on ne sait plus guère ce que la cinéaste souhaite nous raconter. Reste un indéniable talent qu’on surveillera malgré tout.

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par Nicolas Bardot

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