TIFF 2022 | Critique : Nebesa

Trois histoires racontant l’influence de miracles divins sur une société post-communiste qui, après un demi-siècle d’athéisme, se retrouve à réapprendre le christianisme.

Heavens Above
Serbie, 2021
De Srđan Dragojević

Durée : 2h02

Sortie : –

Note :

LITANIE DES SAINTS

Le fantôme d’un certain cinéma italien mordant et saignant plane sur la comédie bouffonne Nebesa. Celui des farces méchantes, riches de personnages idiots et odieux. Le premier des trois récits du film, situé il y a quelques décennies de cela, se déroule dans un camp de réfugiés qui mérite à peine le nom de village, et dont tous les habitants sont pauvres, laids et de mauvais goût. Tous ? Sauf Stoja, héros malgré lui. Unique athée des environs, il se retrouve affublé d’une auréole suite à un accident d’ampoule. Saint récalcitrant, le voilà contrait de pécher le plus possible pour retrouver sa vie tranquille.

Avec moult gros plans et effets de mise en scène grimaçants, le film ne perd pas de temps au moment de mettre les doigts dans la prise de la pitrerie boueuse (quitte à soudain moins rappeler l’Italie de toujours que Les Visiteurs). Le rire passerait peut-être aussi immédiatement que le courant électrique si la mise en scène n’était pas elle-même pauvre, laide et de mauvais goût, tout comme ses personnages. Utiliser la mocheté pour dénoncer la mocheté (ici l’hypocrisie religieuse de la société), est un périlleux tour de passe-passe. Cela tirait déjà vers des tréfonds gênants La Parade, l’un des précédents films du cinéaste serbe Srdjan Dragojevic. Pas sûr qu’on lui accorde le bénéfice du doute dans cette nouvelle pantalonnade.

Nebesa a au moins pour lui une certaine ambition narrative, faisant le portrait de ce coin d’Europe sur plusieurs décennies jusque dans le futur, tout en ne se prenant pas trop au sérieux. Il y a des caricatures qui tachent plus que d’autres.

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par Gregory Coutaut

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