Un jour d’été, un trio de lycéens marginaux qui n’ont jamais touché un instrument de musique de leur vie décident de créer un groupe de musique.
On-Gaku : notre rock
Japon, 2020
De Kenji Iwaisawa
Durée : 1h11
Sortie : 19/05/2021 (24/08/2021 en dvd)
Note :
MAKE YOUR OWN KIND OF MUSIC
Il y a d’abord un tour de force derrière On-Gaku : notre rock : celui d’un film d’animation réalisé pratiquement seul par le Japonais Kenji Iwaisawa pendant 7 longues années. Un tour de force dans un film qui pourtant ne bombe jamais le torse. Humble et simple, On-Gaku semble raconter une petite histoire à l’ombre de grandes histoires, ce qui n’empêche pas le film d’avoir de l’ambition. Formellement, le long métrage est une réussite et son mélange de différents style d’animation fait merveille : le design très épuré des personnages, les décors qui ressemblent à des aquarelles aux couleurs douces, l’utilisation de la rotoscopie et les ruptures stylistiques participent à enrichir ce projet pourtant modeste et auto-produit.
On-Gaku : notre rock est aussi une très bonne comédie. Les héros de Iwaisawa, issus du manga créé par Hiroyuki Ohashi, sont des losers, mais pas des losers magnifiques qui seraient des répliques de figures figées à la Jim Jarmusch. Ces losers sont des losers tout court, des paumés dont le seul divertissement est de se taper dessus – si tant est qu’on puisse trouver quelqu’un à taper dans ce patelin à moitié vide. L’humour à froid de On-Gaku fonctionne particulièrement bien avec son sens de l’absurde clownesque, du burlesque léthargique peuplé de zombies rock.
Les héros de On-Gaku ont beau avoir des yeux un peu vides, ils peuvent laborieusement s’acharner sur leurs instruments comme les Shaggs découvrant la musique, Kenji Iwaisawa les regarde avec un attachement communicatif. Ce rock calme trouve la bonne respiration pour rendre les personnages émouvants sans les enfermer dans une formule pittoresque. Multi-primé en festivals, cet anime est une très bonne surprise.
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par Nicolas Bardot