Festival CPH:DOX | Critique : Lost Boys

Trois amis finlandais voyagent en Thaïlande et au Cambodge. Ils célèbrent leur liberté dans une frénésie sombre et autodestructrice de sexe et de drogues dures. L’un d’eux filme tout mais le périple va tourner à la catastrophe.

Lost Boys
Finlande, 2020
De Joonas Neuvonen & Sadri Cetinkaya

Durée : 1h38

Sortie : –

Note :

LA CITE DES GARÇONS PERDUS

Lost Boys raconte l’histoire de jeunes Blancs venus en Asie du sud-est pour se droguer et baiser. Cela pourrait être une sinistre resucée fantasmée d’un film de Danny Boyle, cela pourrait être un remake du clip de Smack My Bitch Up. Mais Lost Boys, co-réalisé par Joonas Neuvonen et Sadri Cetinkaya, est finalement plus ambitieux et étrange que cela. En termes d’écriture cinématographique (et plus précisément ici documentaire), le long métrage est assez inédit.

Lost Boys est à la fois un journal filmé et une enquête. C’est une caméra en vue subjective qui nous plonge dans l’histoire, c’est aussi une voix-off profonde qui semble singer les films noirs. On imagine mal cette forme laisser de la place à l’humain, et pourtant le long métrage finit par parler de solitude de manière poignante. Même si ses effets sont visibles, le dispositif n’est pas un prétexte ; il ne fétichise ni ne caricature la violence montrée.

« La violence incompréhensible du passé envoie un écho au présent ». Cette phrase entendue dans Lost Boys est un indice, à la fois dans le portrait documentaire de ces jeunes perdus dans une dimension nocturne parallèle, et dans cette enquête sur une mort mystérieuse. La crudité de Lost Boys est éprouvante. Et le film travaille un intéressant mélange d’émotions lorsqu’il dépeint avant tout, en creux, une tristesse pathétique des êtres titubants, en refusant toute romantisation et tout sentimentalisme.

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par Nicolas Bardot

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