Dans les années 1980, Rory convainc Allison, son épouse, de quitter le confort d’une banlieue des États- Unis avec leurs enfants pour s’installer en Angleterre son pays de naissance.
The Nest
Etats-Unis, 2020
De Sean Durkin
Durée : 1h47
Sortie : –
Note :
NID DE GUÊPES
Presque dix ans séparent le premier long métrage de l’Américain Sean Durkin, le très remarqué Martha Marcy May Marlene, et son nouveau film The Nest (ce qui rend d’autant plus improbable le prix de la révélation qu’il vient d’obtenir à Deauville). On peut être surpris qu’après ces longues années, The Nest soit finalement un film aussi léger et ludique – mais ce sont aussi ici de vraies qualités. Lors d’une courte scène de ce long métrage, l’héroïne incarnée par une géniale Carrie Coon (qui mériterait de recevoir dès à présent sa convocation pour les prochains Oscars) conduit sa voiture en écoutant These Dreams, chanson rock mélodramatique du groupe Heart. « Ces rêves se poursuivent quand je ferme les yeux / Chaque seconde de la nuit, je vis une autre vie ». Cela ne dure que quelques secondes mais c’est un clin d’œil à saisir.
Allison vit aux Etats-Unis avec sa famille jusqu’au jour où son mari (Jude Law, cabotin mais plutôt bien employé) croit trouver la chance professionnelle de sa carrière de l’autre côté de l’Atlantique, en Angleterre. Ensemble, ils atterrissent dans un manoir divinement chic et résolument snob, avec sa grande table élisabéthaine et ses tapisseries au mur. Le « nid » devrait être parfaitement cosy mais ce n’est pas pour rien que la bâtisse évoque surtout une maison hantée.
Durkin peu à peu parvient à installer une tension vénéneuse même lorsqu’il ne se passe pas grand chose. Le remarquable travail sur la lumière laisse souvent les visages dans la pénombre ; il n’y a régulièrement que les silhouettes qu’on peut essayer de déchiffrer. La comédie bourgeoise et ses tartufferies se dévoilent peu à peu. Le film va t-il aussi profondément qu’il le pourrait ? Pas sûr, mais le jeu de massacre est habilement troussé, avec un humour méchant et une tension grotesque assez efficaces.
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par Nicolas Bardot