Festival Mannheim-Heidelberg | Critique : Selva tragica

Dans la jungle qui sert de frontière entre le Mexique et le Belize, un groupe de « chicleros » mexicains (ouvriers qui recueillent le latex des arbres pour en faire du chewing-gum) croise sur son chemin une jeune femme bélizienne dont la présence provoque des tensions, attisant leurs fantasmes et leurs désirs, réveillant Xtabay, une ancienne légende maya qui se cache au coeur de la jungle.

Selva tragica
Mexique, 2020
De Yulene Olaizola

Durée : 1h36

Sortie : –

Note :

L’APPEL DE LA FORÊT

On a pu découvrir la Mexicaine Yulene Olaizola il y a quelques années lorsque son intrigant long métrage Fogo avait été sélectionné à Cannes, dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs. Si le décor de Selva tragica, son nouveau long métrage, est différent, la patte de la réalisatrice demeure. Dès le début du film, nous sommes prévenus : « Pauvre de vous si vous ne connaissez pas les mystères de la jungle ». On ne sait pas si cette phrase nous met en garde vis-à-vis de ses dangers, ou au contraire nous vante ses beautés.

Car le décor est une clef essentielle du récit chez la réalisatrice. La nature prend part à l’action comme un personnage, et la jungle vit : la sève qui coule des arbres en est la preuve. Olaizola filme avec talent cette nature dans laquelle on s’enfonce, cette mer d’arbres à perte de vue et dans laquelle les personnages se baignent – ou se noient.

L’action se passe, dit-on, à une frontière invisible entre Mexique et Belize dans Selva tragica. Le long métrage se situe lui aussi à plusieurs frontières : celle des genres cinématographiques mais aussi celle des croyances. Une voix semble nous mener vers le conte ou la légende. Si le film est parfois décousu, sa volonté de ne pas choisir nourrit le mystère et les différentes métaphores que la cinéaste embrasse.

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par Nicolas Bardot

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