Critique : Cocaine Prison

Perdu dans le chaos d’une dantesque prison de Bolivie, le jeune Hernán purge une peine pour trafic de cocaïne. Jusqu’où sa soeur cadette ira-t-elle pour le libérer ?

Cocaine Prison
Australie, 2017
De Violeta Ayala

Durée : 1h15

Sortie : 27/11/2019

Note :

DERRIÈRE LES BARREAUX

Cocaine Prison s’ouvre par des plans amples et aériens sur une nature majestueuse. De l’infiniment grand, la caméra se resserre sur l’infiniment petit : des insectes qui transportent des feuilles en un étrange ballet. C’est parfaitement mignon, ce sont des feuilles de coca… mais Cocaine Prison va plutôt traiter du sort d’individus pris dans le trafic de cocaïne et le Microcosmos va se déplacer dans une prison ahurissante.

La réalisatrice Violeta Ayala décrit un impossible enfer carcéral dans ce lieu prévu pour 80 personnes mais qui compte 700 détenus. C’est un monde dans le monde où l’on applique les règles impitoyables de l’extérieur mais dans des conditions insalubres – il faut payer pour avoir une cellule et ne pas dormir dans un couloir, et les enfants peuvent grandir aux côtés de leurs parents dans cet étrange lieu de vie.

La singularité du dispositif ici est d’avoir confié des caméras à des détenus. Le quotidien en prison est pratiquement autodocumenté, et la cinéaste installe une proximité assez surprenante. C’est un monde absurde au bord de l’explosion, à l’opposé exact du plan champêtre de fourmis bien organisées. En croquant ces différents portraits, la réalisatrice questionne la nature de la guerre contre la drogue, le profond chaos sociétal et pourtant, comme le suggère le dénouement, ne perd pas totalement espoir.

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par Nicolas Bardot

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