Deux amis d’enfance s’embrassent pour les besoins d’un court métrage amateur. Suite à ce baiser d’apparence anodine, un doute récurrent s’installe, confrontant les deux garçons à leurs préférences, bouleversant l’équilibre de leur cercle social et, bientôt, leurs existences.
Matthias & Maxime
Canada, 2019
De Xavier Dolan
Durée : 1h59
Sortie : 16/10/2019
Note :
GROSSE FATIGUE
Matthias & Maxime a l’air d’un retour aux sources pour Xavier Dolan, après le tournage semble t-il tumultueux de Ma vie avec John F. Donovan et son pan de film entier (Jessica Chastain comprise) coupé au montage. Peut-être une bonne nouvelle après ce qui constituait à nos yeux son film le plus faible. Pourtant, Matthias & Maxime ne nous a jamais donné le sentiment de retrouver le cinéaste passionné et débordant de Mommy ou Laurence Anyways. Un retour aux sources certes avec ce film canadien, après son adaptation de Lagarce au cast français (Juste la fin du monde) et son tournage en anglais (Donovan), mais un retour épuisé.
Matthias & Maxime n’a, à nos yeux, que les motifs d’un film de Xavier Dolan. Éparpillés dans un film mécanique (comme l’utilisation désormais contractuelle de tubes pop décalés avec une intro collée sur des images qui ne se dévoilent pas immédiatement avant d’accompagner l’action), ils ne ressemblent plus qu’à des tics sans aucune vie ni inspiration. Anne Dorval est là pour être là, ses scènes ne produisent pas l’ombre de l’étincelle que produisaient celles de toutes ses précédentes apparitions. Les personnages, héros en tête, sont creux – l’un dont la beauté de mannequin ressemble à un obstacle tandis que l’autre est artificiellement enlaidi (coupe de cheveux improbable, tache de naissance qui dessine… une larme sur le visage).
Le film parle de personnages retenant les émotions qui les rongent ; cela contamine la narration qui ressemble à une très laborieuse attente. On vibrerait davantage pour les protagonistes si les clichés étaient moins nombreux – comme ici avec ce simili-banquier qui se questionne sur le non-sens de son existence en regardant l’horizon, courant vers son destin dans la rue. On espère revoir revigoré le jeune cinéaste après ce long métrage qui nous semble très paresseux.
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par Nicolas Bardot