Annie retrouve sa famille avec qui elle a des relations conflictuelles, à l’occasion de l’hospitalisation de son père. Rapidement rejointe par sa belle-famille, elle va se rendre dans une vieille bâtisse familiale isolée en forêt, où vont se déclencher des phénomènes surnaturels. Et tandis que les esprits apparaissent, le séjour vire au massacre…
May the Devil Take You
Indonésie, 2018
De Timo Tjahjanto
Durée : 1h50
Sortie : –
Note :
On a découvert les premiers méfaits de l’Indonésien Timo Tjahjanto avec Macabre, film d’horreur bancal mais parfaitement zinzin qu’il a co-réalisé avec son compatriote Kimo Stamboel il y a bientôt dix ans. Après quelques détours par l’action, Tjahjanto revient à l’horreur (et en solo) avec May the Devil Take You. De sa scène inaugurale à son titre, May the Devil Take You se roule dans le genre dans ce qu’il peut avoir de plus archétypal : diablerie, sorcellerie, maison hantée et possession en sous-sol.
May the Devil Take You n’est pas, à proprement parler, ce genre de film d’horreur tracé à l’équerre. Aucun de ses personnages n’a gagné le prix Nobel de chimie et le récit (un pacte diabolique conclu par papa et qui a des conséquences terribles sur sa famille) sert de prétexte à une avalanche de visions horrifiques. Le côté cruche de l’écriture n’est cependant pas un péché capital tant le film joue la carte du train fantôme grand-guignol et du cartoon farceur. Il ne faut pas se précipiter à ne voir que de la désinvolture dans les clichés ou défauts cheesy du film : Timo Tjahjanto, très généreux, prend le fun très au sérieux.
Genre iconoclaste par excellence, l’horreur est ici bien servie par le grain de folie qui parcourt le long métrage. Oui, il y a de quoi tiquer lorsque le fils déclare au sujet de sa mère transformée en goule pourrie : « My mom is in deep shit ». Ça serait insupportable s’il s’agissait d’ironie, mais il y a ici une candeur premier degré assez divertissante qui va bien avec l’atmosphère insensée du film. On y rit, mais on admire aussi : May the Devil Take You est un film de très beaux visages horrifiques – fantômes, masques, sorcières, rouge sang ou blanc spectral, peints ou déchirés. A l’image de sa photo soignée, May the Devil Take You parvient à très joliment emballer son bon esprit potache.
| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |
par Nicolas Bardot